dimanche 28 avril 2019

Rencontre du 18 juin 2019: Bernard Noël et Edith Azam

Mardi 18 juin 2019 à 18:30
 Librairie Autour du monde
44, Rue de la Chèvre, 57 000 Metz
Aucune description de photo disponible.En partenariat avec POEMA
"Retours de langue"
Edith Azam, poète et Bernard Noël, poète
aux éditions Faï Fioc

Lecture par Edith Azam et Jean-Marc Bourg qui prêtera sa voix à Bernard Noël qui ne peut être présent, du texte écrit "à 4 mains", "Retours de langue", publié aux éditions Faï Fioc.
La lecture sera suivie d'un échange avec le public.

Edith Azam - "Edith Azam regarde son chien, il dort tranquille, ne ronfle qu'à peine. Edith Azam aime bien le calme qui flotte les 31 décembre. L'an neuf elle se dit qu'il vieillira bien vite mais que comme d'habitude, ni elle ni son chien ne réaliseront la chose, qu'ils continueront à courir dans les bois en écoutant les chants des petits rouges-gorges". Elle a publié notamment Oiseau-Moi (Lanskine), le temps si long (Atelier de l'agneau), on sait l'autre (P.O.L), Corps-Texte (La Goulotte).
Bernard Noël - Bernard Noël est né en 1930. Pour lui, la biographie s'arrête aux actes publics que sont ses publications, parmi lesquelles Le poème des morts (Fata morgana), La comédie intime, La place de l'autre, Le roman de l'être, Le livre de l'oubli (P.O.L), Un temps sans lieu (Aencrages&Co).

Tirez la couverture... pour les autres / mai 2019


Monique

vendredi 19 avril 2019

Le livre que j'aimerais comprendre: La société du spectacle

La Société du Spectacle de Guy Debord
présenté par 
Etienne Lesourd 


Ce livre est d’abord et avant tout un livre de théorie révolutionnaire. Venu d’une avant-garde artistique  héritière des mouvements dadaïste et surréaliste, le lettrisme, Debord, dès les années 1950, reprend le « drapeau des révolutions… auparavant tenu par d’autres mains, plus expertes. Mais jamais cette cause n’avait subi une déroute aussi complète, et n’avait laissé le champ de bataille si vide, qu’au moment où nous sommes venus nous y ranger. Je crois que le rappel de ces circonstances est le meilleur éclaircissement que l’on puisse apporter aux idées et au style de La Société du Spectacle », dira-t-il plus tard. Membre fondateur de L’Internationale Situationniste, en 1957, Debord sera de ceux qui la feront évoluer de l’avant-garde artistique vers l’avant-garde révolutionnaire. C’est dans ce contexte, peu avant mai 1968, qu’il écrit ce livre. Il y brasse des éléments divers : un marxisme hétérodoxe, une pensée libertaire, des influences diverses de poètes et de penseurs radicaux de tous bords, pour en faire une synthèse homogène. D’abord ignoré, le livre a fini par s’imposer comme un des ouvrages les plus importants de critique sociale du XXème siècle. Il y trouve le « ‘‘passage au nord-ouest’’ de la géographie de la vraie vie » selon sa propre expression.



mercredi 17 avril 2019

Place aux jeunes

Ce que veulent les jeunes..... Cela s'entend, en littérature ! 
Mais laissons tomber ici le mot " littérature ", parce que trop académique, trop ambitieux, trop classique, trop ennuyeux.... Malheureusement, trop de préjugés encore. Et pourtant, ils savent choisir précisément ces mots pour exprimer leurs sentiments, c'est qu'ils doivent bien les trouver quelque part ces mots ! surtout lorsqu'ils sortent de la bouche, par exemple, de Sacha, 8 ans et demi.
Commençons par poser les bons mots, parlons de livres ou de lectures jeunesse dont le cycle commence souvent par la fameuse lecture du soir par papa ou maman quand on est petit avant le dodo, et qui.... et bien, si tout se passe comme il va suivre, se poursuivra par soi-même et se transmettra, une fois les enfants devenus des grands, pour l'éternité. Ce qu'on lit lorsqu'on est enfant fait partie intégrante de nous comme aucune lecture après ne le sera jamais. Comment ça se fait !
Entendre des histoires, et puis, lire des histoires tôt dans sa vie assurément ça vous change le Monde qui devient, à mesure que grandissent les lectures, plus vaste, plus riche, plus drôle, plus fidèle dans toutes ses diversités, dans toutes ses altérités, dans toutes ses possibilités. Le Monde devient alors << un arbre rempli d'anges, leurs blanches ailes angéliques pailletant sur chaque branche comme des étoiles >> ( William Blake ).
Un enfant qui lit sera un adulte qui aimera retrouver l'enfant qui est en lui, qui restera ouvert à l'éblouissement, à l'extraordinaire, à l'invisible, à l'inexprimable, à la magie, qui aura toute sa vie durant des secrets candides, qui pourra sublimer le quotidien, qui pourrait se révéler triste parfois, lorsque la platitude des mots de ses semblables ne pourront rien, pour s'échapper, pour les parenthèses enchantées. Un enfant qui lit se prévient de << l'abattement qui guette la jeunesse insouciante >>.
De l'importance de l'illustration, c'est aussi de ça qu'il s'agit lorsqu'on aborde les livres jeunesse, non pour accompagner simplement le texte, mais bel et bien le développer, dialoguer avec lui, fusionner avec lui, tant et si bien que l'illustration est à part égale avec le récit, et parfois plus aussi, telles les merveilleuses planches de Benjamin Lacombe qui illustrent davantage de la plus belle des manières des contes si avant tellement légendaires. Alors, le livre se lit autant avec les mots qu'avec les images, pour plus de poésie qui donne à imaginer autrement, à inventer des  << rêves gigantesques >>, à rêver la tête dans les étoiles, à rêver beaucoup, c'est jamais trop !, à mettre de côté la raison avec insistance et dévouement pour l'imagination.
Les illustrations sont toujours plus fortes, plus précises et plus réalistes pour les plus petits, tellement que les mots s'échappent plus aisément des pages pour venir marquer leurs esprits, qui un jour, comme par magie, bondissent hors de leurs bouches et vous ahurissent ! Aussi, par le soin apporté au dessin, les enfants s'initient à cet art et à la beauté par laquelle il est plus lisible d'aborder des sujets comme la tolérance, l'ouverture d'esprit, la sauvegarde de la nature, et même la philosophie !
Enfin, il se trouve dans les livres jeunesse matière à reconsidérer le Monde, à bouleverser les mentalités, à modérer les paren-thèses qui croient tout savoir, qu'ils pourraient découvrir avec des images et peu de mots des nouvelles facettes de la vie pour démolir les préjugés, l'exclusion et le racisme, qu'avec ces livres << sur mesure pour notre temps >> on peut tout à la fois grandir et s'émerveiller de sept à soixante-dix-sept ans.
Et maintenant, place aux jeunes et à leurs productions.....

Dorothée


Voici les impressions de Sacha, huit ans et demi, sur une de ses dernières lectures, impressions recueillies par Eva :


Eva : Il y a quelque temps, j'ai rencontré Sacha qui m'a parlé du dernier livre qu'il a lu, Max et les Maximonstres. Il m'a fait le résumé de l'histoire que voici...

Sacha : Max est puni et privé de dîner pour avoir fait des bêtises. Il voit que des arbres poussent dans sa chambre, ça devient une forêt. et puis, il y a la mer et un bateau. Max prend le bateau et accoste dans un monde où il y a des Maximonstres. Les Maximonstres essayent de lui faire peur, mais Max ne se laisse pas faire. Du coup les Maximonstres le trouvent terrible et le font roi. Max décide de faire une fête épouvantable; ça hurle, ça danse, ça chante, ça crie...c'est trop ! Max est en colère, alors il envoie les Maximonstres au lit sans souper ! Max reste seul, il est triste, il veut être aimé. Max décide de partir. Et les Maximonstres se fâchent. Max reprend le bateau et accoste dans sa chambre avec son dîner qui l'attend.

Eva : Sacha m'a donné ses impressions sur ce qu'il a aimé dans ce livre. Il m'a dit alors...

Sacha : J'ai bien aimé ce livre, je l'ai trouvé réaliste car j'ai imaginé l'histoire et j'ai bien tout compris.

Eva : Je lui ai demandé ensuite quel était son rapport à la lecture, il m'a répondu ceci...

Sacha : J'aime les histoires, en lire et qu'on m'en lise. Je les aime car on m'en a beaucoup lu petit. Je lis de moi-même, on n'a pas besoin de me dire de le faire. Je lis un peu de tout, fantastique, aventure, fiction... J'aime également écrire tout comme j'aime lire.

Eva : Il m'a alors montré quelques livres qu'il a dans sa grande bibliothèque, comme Le club des cinq de Enid Blyton, Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne, le cycle Les Légendaires de Patrick Sobral, Sauvons les arbres de Delphine Grinberg, ou encore des comics...


Voici les impressions de Eva sur une de ses dernières lectures...

J'ai lu un manga qui s'appelle The promised neverland, dans cette histoire nous suivons les péripéties de Emma, Norman et Ray. Ils habitent avec d'autres enfants dans un orphelinat tenu par une dame que tous appellent " maman ". C'est un endroit très chaleureux où ils se considèrent tous comme une grande famille. 
Un jour, alors qu'une fille de l'orphelinat va se faire adopter, Emma et Norman se rendent là où se trouve la petite fille pour lui donner sa peluche favorite avant qu'elle parte, et vont découvrir que les enfants de leur orphelinat ne se font pas adopter, mais sont la nourriture préférée d'extraterrestres. En réalité leur orphelinat est une ferme où le bétail c'est les enfants !...
J'aime énormément cette histoire car la relation entre les enfants et les adultes sont complexes, tout ce qui est dit et les faits sont très mystérieux, mais c'est jamais inutile. Parfois, il faut du temps pour comprendre les actions réalisées, mais même si on ne comprend pas tout sur le moment, il y aura toujours un moment où ces actions auront un sens....


Voici le travail proposé par Marie...

Manger l'autre, par Ananda Devi

La narratrice est obèse, tellement obèse qu'elle ne peut plus se déplacer. Cette adolescente qui subit harcèlement scolaire et cyberharcèlement est au plus mal. Elle a décidé de mettre fin à ses jours en se gavant de nourriture. 
Dans ce roman, où on ne sait qui de la narratrice ou de son père est le plus fou, un violent reflet de la société actuelle qui consomme de plus en plus et qui est obsédée par l'apparence nous est montré. Ananda Devi réussit à décrire avec précision la souffrance qui ne fait qu'augmenter de son personnage tout en gardant une écriture teintée d'humour.
Dérangeante, la mort lente de la jeune fille devient fascinante, et même en sachant que chaque page tournée nous rapproche un peu plus de son décès, on ne peut s'empêcher de continuer la lecture. Les descriptions de ses pensées sont de plus en plus insupportables, glauques et intrigantes. Ce roman de l'excès comporte tout de même une intrigue à rebondissements qui tient le lecteur en haleine. La maturité du personnage si jeune, abandonné par sa mère à la naissance, est touchante. 
Ce livre décrit une monstruosité, un personnage hors du commun qu'on ne peut rencontrer dans la vie réelle, et auquel on s'attache très vite. Ananda Devi a ainsi écrit un roman regroupant plusieurs sujets délicats qui ne tombent jamais dans la caricature grotesque, et qui permettent de sensibiliser ses lecteurs.
Je trouve très intéressant d'avoir le point de vue d'un personnage qui n'a pas du tout la même façon de penser que moi, et qui pourtant arrive à me toucher en plein coeur. De façon plus générale, j'apprécie de lire des oeuvres sur des personnages hors du commun, que ce soit physiquement ou mentalement. Je peux ainsi vivre par procuration des choses que je ne soupçonnais parfois même pas exister. Ce roman m'a donc permis de suivre la vie bouleversante d'une jeune fille que je ne vais pas oublier.

Ode sur le Printemps !

Ode sur le Printemps

Déjà paraissent les heures, au sein de roses,
Compagnes de la belle Vénus ;
Elles ouvrent le bouton des fleurs impatientes
Et réveillent l'année dans son lit de pourpre.
Le chanteur Athénien déployant son gosier,
Répond au monotone coucou.
Par les sons inétudiés de l'harmonie du printemps.
Cependant les zéphirs légers murmurant le plaisir, volent et lancent,
À travers les airs purs et sereins,
Les doux parfums qu'ils ont recueillis.....

(un extrait d'un poème de Thomas Gray illustré par William Blake proposé par Dorothée)

dimanche 14 avril 2019

Accueillons le printemps !

Nous publions ce poème d'Eva, 15 ans, qui vient de rejoindre l'association (encouragée et soutenue par Dorothée). Merci et bravo à toutes les deux !

Le Printemps est un vrai charmeur,
A son arrivée il demeure.
Celui que tout le monde attend,
C'est la saison pour les amants.

Ce qu'il fait est là pour nous faire succomber,
Sa légère bise nous caresse les épaules,
Ses fleurs nous sourient avec légèreté,
Et ses petites abeilles reprennent leur rôle.

Le Printemps est tout à fait grandiose !
La douceur de ses pétales se pose
Tel un baiser au bout des lèvres,
Tel un coeur ouvert.

La saison des amoureux
Ne peut que chanter l'amour,
C'est comme ça qu'on touche les cieux,
En aimant plus chaque jour.

Rencontre du 24 avril 2019: Francis Kochert

Mercredi 24 avril à 18h30
à la librairie « Autour du monde »
carte blanche à Francis Kochert
avec Christian Fritsche des éditions Promenade


Francis Kochert :
"Les fantômes de Berlin", éditions Promenade
Francis Kochert et son éditeur Christian Fritsche vous invitent à une "berlinade" en noir et blanc, en photo et en littérature.
"Les fantômes de Berlin" est conçu comme un long plan séquence à la recherche des traces du passé dans la capitale.
L'histoire se lit dans la rue, sur les murs, sur les pierres, entre les pavés.

Photos saisies à l'arraché, en équilibre instable dans la rue inondée de phares éblouissants, de néons criards.
Ombres glissant le long des murs où s'écrivent des mots obscènes, des manifestes graphiques énervés, ombres pixelisées des affiches,  ombres des bars alternatifs où s'arriment les anges déchus, ombres aux aguets dans un recoin de cour d'une Mietskaserne délabrée, ombres de la Friedrichstrasse, de la Kantstrasse, de la Uhlandstrasse, de la Bleibtreustrasse ..."



Extrait de la  préface
 Arpenter Berlin, une fois encore. Inlassablement traquer les fêlures, les ruptures, les excroissances de la cité, ses failles secrètes, son amnésie. Histoire sans fin. Derrière ses façades: illusion, illusion. Derrière son fric, ses chantiers bétonnés, ses nouveaux palais de verre et d’acier se dessine, se superpose en filigrane, sombre, hantée, une tout autre carte du territoire. Sans relâche explorer les vides, les interstices, les terrains vagues, no man’s lands. Avant qu’il soit trop tard.
Mais qui oserait croire vraiment que le pire est derrière nous ? Qui pour prophétiser l’effacement, alors que les têtes de l’hydre idéologique, silencieusement, ne cessent de se régénérer ? Il suffit de fermer les yeux pour voir, pour être saisi par l’évidence. La guerre gronde encore et encore. Il suffit de creuser dans les souvenirs, de convoquer les fantômes de Berlin, d’imaginer pour comprendre que tout s’empile, s’entasse, s’accumule sous nos yeux, ici et maintenant. Tout. [...]
  
 


L'auteur 

 Né à Metz en 1950, Francis Kochert a arpenté le monde comme grand reporter de Los Angeles à Bagdad, de Belfast à Kinshasa, de Santiago du Chili à la bande de Gaza, de Tokyo à l’Amazonie. Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages dont Témoins du XXe siècle (Casterman, 1991) et Paroles de murs (Hoëbeke, 2003).
Photographe, il a consacré plusieurs expositions à Berlin où il fait des séjours réguliers depuis les années 80.
Président du festival international de théâtre Passages, conférencier, il est également membre de l’Académie nationale de Metz.
 

Compte rendu de la rencontre en photos par Jean-Francois