mercredi 27 février 2019

Rencontre du 2 mars 2019: Jean-Richard Freymann

Jean-Richard Freymann

Un après-midi de travail en deux temps est organisée par l'association psychanalytique « A propos » :
- à 14 h 30, présentation et discussion autour du thème «Les mécanismes psychiques dans le monde contemporains» au Petit salon de l’hôtel de ville de Metz (entrée libre)
- et rendez-vous à 18 h à la librairie. Il s'agira aussi d'inconscient avec la présentation du livre de Jean-Richard Freymann L’inconscient pour quoi faire?. Il sera également question, en avant première, de son tout dernier ouvrage à paraître courant mars, Les mécanismes psychiques de l'inconscient.

« A propos » :  http://www.aproposmetz.com/


lundi 25 février 2019

Eric Vuillard à Metz

A vos impressions !

25-28 février 2019

Edition des oeuvres de Tchekhov
ANTON TCHEKHOV 
La vie ou le rêve ? 
De la première (Platonov) à la dernière pièce (La Cerisaie), d’Ivanov aux Trois sœurs, cette semaine apprenez à (ne pas) vivre votre vie avec Tchekhov ! 
Tous les jours à 10h sur @Philochemins @franceculture 
PODCAST ici 

Tchekhov lit à la troupe sa pièce La Mouette, 1898
Affiche  d'Ivanov
Affiche de la première de La Cerisaie, 1904

Lecture en-vie (semaine du 25-28 février 2019)

 Cette semaine, l’émission de France Culture 

est consacrée à Claude Simon
A écouter ici



couverture par Raymond

samedi 23 février 2019

lundi 18 février 2019

Notes de lecture


William Muir 

Le sixième commandement 


Gallimard, Série Noire, n° 2730, 2005.


William Muir, Le sixième commandement (Gallimard, Série Noire, n° 2730, 2005).
Remarquable roman policier qui se situe dans un avenir tout proche où l’on contraint la population britannique à appliquer elle-même les lois qu’elle a votées. Ainsi, la peine de mort ayant été rétablie par référendum, le héros du récit, William Riley, ayant voté « oui », se voit obligé de prendre part à l’exécution capitale d’un assassin. Cette dystopie se projette dans un avenir qui est à portée de main.

Ce roman, dont le titre original est « The eighteenth pale descendant », d’après une chanson des Smiths, est étonnant. Il montre la société britannique sous un jour quasi totalitaire : les faits et gestes du héros sont connus dans les moindres détails, à commencer par son vote lors du référendum. 
L’auteur est très peu connu (il n’est même pas référencé sur Wikipedia). Il est né à Glasgow en 1967 et a écrit un second roman, Random Hits, qui devait être publié en 2004, mais, l’éditeur ayant fait faillite, il est resté à l’état de manuscrit pendant dix ans, considéré comme impubliable, car « personne ne s’intéressait à l’existence des classes au Royaume-Uni aujourd’hui », lui dit-on, en ajoutant qu’il n’y avait pas de place sur le marché pour son ouvrage. Une citation illustre bien le propos de l’auteur : « En 1999, Tony Blair a déclaré que la guerre des classes était finie. Seulement, il n’a pas dit qui avait gagné. » Ce second roman n’a pas encore été traduit en français.

Les Ecrivains contre la Commune, de Paul Lidsky, La Découverte, 2010.
Ce livre, publié à l’origine par les éditions Maspero en 1970, relate les réactions des écrivains contre la Commune de Paris. A l’exception de Vallès, Verlaine (tous deux communards), Villiers de L’Isle Adam et Rimbaud (qui n’avait encore rien publié), tous les écrivains condamnent la Commune et vilipendent les Communards dans des termes d’une virulence extraordinaire, que ce soit dans des articles parus au moment des événements, des lettres évidemment restées inédites pendant de nombreuses années, ou, plus tard, dans leurs romans. Seul Victor Hugo condamne la répression. Tous les autres l’approuvent, l’appellent de tous leurs vœux, l’applaudissent. Les Communards sont des individus violents, alcooliques, puants, incultes, les Communardes sont encore pires. George Sand, Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Alexandre Dumas fils, Ernest Feydeau, Emile Zola, Leconte de Lisle, Anatole France et tous les autres, moins connus, condamnent sans appel  la Commune. Toutes sortes de mythes et de thèmes reviennent sous la plume des grands auteurs : la maladie, la fièvre, l’alcool, les étrangers, les femmes, la pègre…

Dans une postface augmentée dans la dernière édition, l’auteur évoque « l’esprit versaillais en mai 68 » et relève que le langage utilisé par les  journalistes contre les émeutiers de 1968 est le même que celui des écrivains pendant la Commune. A l’heure où les « gilets jaunes » sont l’objet de  condamnations et d’amalgames similaires, voilà une lecture qui est très éclairante sur les mécanismes d’écriture au service du pouvoir.
Etienne

Tirez la couverture... pour les autres / février 2019

photo ID
Galyna




Jean-François



Il s’agit pour chacun de photographier la couverture d’un livre qui, pour mille raisons, lui est cher et de la publier sur le blog, sans autre commentaire. 


La première, c’est Dorothée qui nous invite 

à ne pas nous « débarrasser » de nos livres. 

N’hésitez pas à nous faire part de vos coups de coeur et à nous inviter à découvrir avec vous de nouveaux mondes, 

proches ou lointains, imaginaires ou bien réels...


Envoyez vos photos à lettresdunionblog@gmail.com 

dimanche 17 février 2019

Lecture en-vie (18-21 février 2019)

Cette semaine, l’émission de France Culture
 « La compagnie des auteurs » 
est consacrée à l'écrivain israélien

Amos Oz     Résultat de recherche d'images pour "amos oz livres"

Écoutez les quatre épisodes ici
Ca donne envie de (re)lire ses livres. 

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Ils vous attendent sur les rayons 
de la librairie « Autour du monde »

mercredi 13 février 2019

Rencontre du 22 février 2019: Sébastien Raizer



La librairie "Autour du monde" :

Confession japonaise

Rencontre protéiforme ce vendredi 22 février 2019 et heureux prolongement : l’auteur, qui a élu domicile à Kyoto se trouve être un proche voisin d’une invitée récente de la librairie, venue également nous entretenir de sa passion pour le Japon, Corinne Atlan. La conversation érudite entre Sébastien Raizer et Francis Kochert a couvert un large spectre : littérature, géographie, histoire, musique, estampe, poésie, philosophie, technologie, arts martiaux…
Au vu de son œuvre et à l’écoute de ses propos, Sébastien Raizer semble avoir fait siens les mots de Mishima Yukio, une des ses influences majeures : « Le penchant de mon coeur vers la Mort, la Nuit, le Sang était indéniable. » Chaussé de geta et vêtu de nuances sombres, une amorce de tatouage affleurant sous la manche droite, l’ombre connaît aussi la couleur : rouge sang et nuit d’encre pour l’auteur et traducteur à la Série Noire ; blanc bruyant pour le cofondateur des Éditions du Camion Blanc (livres sur le rock, de Jimi Hendrix à Sonic Youth en passant, entre autres, par Joy Division et Nirvana) ; signes noirs sur blanc satori pour l’auteur adepte de zazen du « Petit éloge du zen » ; bleue comme la collection des Editions Mercure de France  où vient de paraître « Confession japonaise », toutes ces couleurs et d’autres enfin, susceptibles de se refléter sur la lame brillante du pratiquant de l’art du sabre iaidō.
Après avoir évoqué ses nombreuses influences en littérature (Burroughs, Tanizaki, Kawabata, Philip K. Dick…), les musiques rock-métal-indus baignant ses créations (les Stooges, Kraftwerk, Coil, Ministry…), ses nombreux voyages (Thaïlande, Corée du sud, Cambodge…) Sébastien Raizer nous parler du Japon, ce pays de culture millénaire mêlant tradition et extrême modernité, de cette culture aux concepts si différents des nôtres que l’on ne peut s’en faire qu’une représentation approximative, forts de nos modèles occidentaux… comment imaginer vivre au quotidien au milieu des revenants, des esprits, des myriades de divinités, démons, yureiyukaikami et autres femmes-fantômes alors que notre modèle néolibéral nous promet le bonheur pour tous grâce à la « positive attitude », l’éradication de la maladie par la génétique et la vie éternelle via l’intelligence artificielle ? Au pays du soleil levant la limite est floue entre le monde des morts et celui des vivants, une simple passerelle les relie… celle qu’empruntent les éveillés… y faisant résonner leurs socques, s’appuyant sur le bois centenaire d’essence rare de la rampe, adressant un regard aux carpes koî en contrebas, tendant l’oreille au vent venu des montagnes animer les bambouseraies avoisinantes, respirant le parfum des fleurs de cerisiers avant d’aller s’asseoir dans la fraîcheur d’un jardin pour boire un thé, vert ou blanc, en savourer la couleur subtile et l’amertume légère dans un bol noir, aux bords perlé de mille yeux embués… autant d’images que l’on peut retrouver chez les grands maîtres de l’estampe, Hokusai ou Hiroshige, évoquant l’impermanence et l’interpénétration des êtres et des choses animant le monde flottant et son supplément d’énergies invisibles…
Je retiendrai surtout de cet entretien au long cours cet étrange aller-retour : comment une certaine perception du monde basée sur « l’expérience et la respiration » de l’auteur influence sa pratique de l’écriture et comment cette écriture riche de sensations inouïes influence en écho les événements de son quotidien… Est-ce là le véritable « alignement des équinoxes » ? Pour en savoir plus vous pouvez toujours imaginer la suite ou agir suivant le non-agir : vous laisser absorber par la lecture des livres de Sébastien Raizer, selon ce principe tiré du « Traité des cinq roues » de Musashi Miyamoto : « Se forger dans la Voie en pratiquant soi-même, et non par le jeu des idées. »… Des livres comme des points de suspension au-dessus du vide.
1.       Sébastien Raizer,  « Petit éloge du zen » (Editions Gallimard, 2017).

Texte de Jean-François, photo-reportage par Anne et Jean-François