ENFIN !
Une rencontre avec un invité en chair et en os à la librairie - et du public -, pour cette rentrée littéraire, en la personne de Jocelyn Bonnerave!
Et quelle rencontre! Plus d'une heure trente, avec lectures en musique improvisée...
Le ton est donné d'emblée par Anne-Marie : "Pour débuter cette première rencontre, nous allons commencé par la fin!" Et Jocelyn de nous lire le post-scriptum de son roman Zone blanche, paru dans la collection La brune aux Editions du Rouergue :
"Post-scriptum
Le désir d'écrire ce roman a émergé suite à la mort de Rémi Fraisse, botaniste de vingt-et-un ans, sur la ZAD de Sivens (Tarn), le 26 octobre 2014. Les pages qui précèdent le mentionnent explicitement, et le personnage de Christophe, quant aux conditions hypothétiques de sa disparition, lui doit certains traits importants.
Je n'ai pourtant pas voulu écrire une biographie de Rémi Fraisse sous le masque un peu gauche de la fiction. La vie de ce jeune homme discret demeure un mystère dont sa famille et ses proches sont les dépositaires. Il est particulièrement scandaleux de ne devenir un personnage public que par sa mort, dans des circonstances qui honorent aussi peu les idéaux de dignité, de justice et d'impartialité par lesquels notre pays entend se définir. Cette mort venait bouleverser nos imaginaires par l'évolution très inquiétante des rapports de force en France dont elle était le signe ; mais par bien d'autres aspects encore. Il me semblait qu'elle disait quelque chose des métamorphoses en cours quant aux relations des jeunes à la campagne, aux modalités de lutte, aux rapports entre les idées et les pratiques, aux façons de se réjouir aussi, puisqu'après tout Rémi Fraisse était arrivé sur la ZAD dans des circonstances à la fois combatives et festives.
Ainsi son décès montrait la voie à ce que j'attends d'un roman : créer des lignes de faille dans nos représentations du monde, accélérer des éboulements peut-être, et même à travers la tragédie pure, ouvrir de nouvelles possibilités de vie. Cette voie,j'ai tenté vaille que vaille de la suivre."
La suite est à écouter en cliquant sur le lien ci-dessous :
