mardi 24 mars 2020

João Guimarães Rosa


 Où les mots se déplacent sans attestation dérogatoire

« Mais la liberté - je parie- n'est encore que la joie d'un pauvre petit chemin, frayant entre les grilles d'énormes prisons. » p.475 de l’édition Le Livre de Poche.


Mario Vargas Llosa, son nom apparaît dans ce billet alors qu’il n’est pas question d’un de ses livres. Ce dernier a eu pourtant un apport indirect décisif dans ma découverte du chef-d’oeuvre de João Guimarães Rosa, Diadorim. Roman pour lequel il a d’ailleurs écrit la préface de la version française, un signe ? Bien entendu !





Début 2018, après avoir refermé La Guerre de la fin du monde du premier nommé et être tombé sous le charme du sertão, l’arrière-pays brésilien, je me suis mis en quête d’autres romans se déroulant dans ce lieu pourtant pas très avenant... Mes recherches me font m’arrêter dans un premier temps sur Les chemins de la faim de Jorge Amado puis enfin sur le Graal ! Ce cheminement est facilement vérifiable en consultant l’historique de mes achats dans votre librairie.
Mes premiers contacts avec ce roman sont néanmoins difficiles et rien ne me laissait présager ce qui allait suivre. A force de persévérance, car mes nombreux échecs avaient un goût de reviens-y, on parvient à dompter cette écriture roséenne si unique et spéciale !
Et là, c’est l’évasion totale, la déconnexion absolue, on est dévoré par un feu inextinguible qui nous permet d’arriver à bout, après plusieurs semaines, de ce long monologue de plus de 900 pages.
On se laisse envoûter par les questionnements intérieurs de Riobaldo sur Dieu, le Diable, l’Amour, l’Humanité, la Faune et la Flore qui l’entourent et caetera. Le narrateur, passant du coq à l’âne sans coup férir, pouvant nous transporter d’un récit de bataille très prenant et violent à une confession d’une grande tendresse sur ses Amours ou encore nous faire rire aux éclats par la description des rustres aux surnoms loufoques qui l’entourent puis nous faire réfléchir sur la Vie en générale avec ses questions existentielles, rendent la lecture fluide et captivante !
Ce roman est parfait pour s’évader en ces temps de confinement et pour la petite confidence, je ne suis toujours pas revenu de ma première lecture. Il m’est impossible depuis de lire en entier d’autres romans, seuls ceux de Mia Couto, lui-même grand admirateur de João Guimarães Rosa, parviennent à me retirer de ma retraite « diadorimesque ».
Depuis, j’ai bien dû l’acheter plus d’une dizaine de fois (facilement vérifiable) pour les offrir ou les abandonner dans les rares boîtes à livres de Metz. Un vrai travail de propagandiste.

En espérant que vous soyez un Heureux Elu.
En vous souhaitant bon courage ! 


Par Alexandre