Où les mots se déplacent sans attestation dérogatoire
La rhétorique abêtissante des va-t-en-guerre vous désole ? Vous révulse ? Vous révolte, faute de pouvoir sortir – pour l’instant – et hurler votre colère, voire emboucher les trompettes de Jéricho pour abattre les murs que la bêtise, le cynisme et la cupidité dressent autour de vous? Dans l’attente n’oubliez pas qu’il y a de par le monde des artisans de la Paix et que vous pouvez apprendre à patienter à leur écoute, en musique.
Ce livre est un livret, celui d’un projet initié par
deux « Artistes pour la Paix » de l’Unesco – Montserrat Figueras et
Jordi Savall – pour « rendre hommage à Jérusalem, ville unique, construite
et détruite sans cesse par l’homme, dans sa quête du sacré et du pouvoir spirituel »,
ville juive, ville chrétienne, ville arabe et ottomane, ville de pèlerinage,
terre d’asile et d’exil. Jusqu’à la paix terrestre.
« L’une
des étymologies qui expliquent le nom de
la ville de Jérusalem, traduit son nom en hébreu comme « la ville des deux
paix », faisant une claire référence métaphorique à la « paix céleste »
aussi bien qu’à la « paix terrestre », la première proclamée et
promise par les prophètes qui y vécurent ou y passèrent, la seconde toujours
désirée par les politiques de toutes les époques qui l’ont gouvernée pendant
ses plus de cinq mille ans répertoriés par l’histoire.
Sanctifiée
par les trois religions monothéistes de la Méditerranée, Jérusalem s’est
transformée en une ville invoquée et désirée, briguée par tous, devenue l’objectif,
le but et la cible des pèlerins de toutes sortes. Certains sont venus à elle en
odeur de paix et d’autres comme soldats ou avec des armées sur le pied de
guerre, coupables d’assiéger, d’incendier, ruiner et dévaster Jérusalem plus de
quarante fois durant sa longue histoire.
Ville sainte
ou ville maudite, Jordi Savall et Montserrat Figueras – avec d’autres musiciens
juifs, chrétiens et musulmans d’Israël, Palestine, Grèce, Syrie, Arménie,
Turquie, Angleterre, France, Espagne, Italie, Belgique et les formations
Hespérion XXI et La Capella Reial de Catalunya – présentent les avatars
historiques de Jérusalem en une frise de textes et de musiques selon ses divers
protagonistes : musiques juives, arabes et chrétiennes de jadis et d’aujourd’hui
où Jérusalem y est présentée comme une ville qui espère peut-être réunir deux
paix dans son nom. »
Manuel
Forcano, 2008.
Jordi Savall, Jérusalem
: La ville des deux paix, la paix céleste et la paix terrestre, Livre Cd, AliaVox/Believe, 2008.
Les
enregistrements ont été réalisés du 22 au 24 novembre 2007, du 30 mars au 4
avril, les 27 et 28 avril 2008 à la Collégiale de Cardona (Catalogne), les 9 et
10 avril à l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains et à l’Arsenal de Metz et le 5
août à l’Abbaye de Fontfroide.
Jordi Savall & Montserrat Figueras ©
David Ignaszewski
Fanfare de
Jéricho
Les Oracles Sybillins